Les tieffelins

Généralités

Les tieffelins portent la corruption du Mal au plus profond de leur âme, c’est pourquoi on les persécute et on les craint dans presque toutes les contrées de Færûn. Ceux qui présentent des anomalies physiques évidentes sont tués dès la naissance et ceux dont les distinctions physiques sont plus discrètes se font parfois supprimer par leurs propres parents épouvantés. Il arrive cependant, de temps en temps, qu’un tieffelin naisse de parents qui ne s’émeuvent pas de son apparence et sont prêts à lui offrir une chance, désireux de tirer profit de ses aptitudes ou suffisamment maléfiques pour pouvoir entretenir de telles dispositions. Ce sont ces tieffelins qui ont le plus de chances d’arriver à l’âge adulte. La plupart des tieffelins sont d’alignement mauvais, mais certains ont réussi à triompher de l’influence de leur héritage et se font leur propre avis sur le Bien et le Mal.

Les tieffelins sont des descendants lointains d’Humains et d’Extérieurs maléfiques, tels que des Démons (en général une Marilith ou un Succube), des Diables (comme les Érinyes, les Gélugons ou les Diantrefosses), des Tormantes, des Rakashasas ou même des serviteurs des divinités du Mal (certaines de ces créatures devant bien entendu recourir à la magie pour endosser un aspect qui leur permette de s’accoupler avec des humains). D’autres races, mêlées de fiélons, corrompues de manière similaire ont été obtenues à partir d’Elfes (en particulier, les Fey’ris), d’Orques (comme les Tanarukks) et d’autres races, mais il s’agit de genres distincts qui ne sauraient constituer de véritables tieffelins.

Les tieffelins ont un aspect d’humains, si ce n’est pour une ou deux distinctions liées à leurs ancêtres peu communs. Voici quelques exemples de ces traits physiques et des ancêtres qui en sont la cause :

  • Petites cornes sur la tête (Démon, Diable, Tormante)
  • Crocs ou dents particulièrement effilées
  • Langues fourchues (Démon, Diable)
  • Yeux rouges luisants (Démon, Diable, Tormante)
  • Yeux de chat (Rakashasa)
  • Plus ou moins que 5 doigts par mains (Démon, Diable)
  • Jambes rappelant des pattes de chèvres (Diable)
  • Sabot a la place des pieds (Diable)
  • Queue non préhensible (Démon, Diable)
  • Fourrure ou peau écailleuse ou à l’aspect du cuir (Démon, Diable, Rakashasa)
  • Peau rouge (Démon, Diable)
  • Peau bleutée et contusionnée (Tormante)
  • Absence d’ombre (Démon, Diable)
  • Absence de reflet dans un miroir (Démon, Diable)
  • Contact brûlant de la peau* (Démon, Diable)
  • Odeur de soufre (Démon, Diable)

Les tieffelins prennent conscience dès leur plus jeune âge de ce qui les différencie de leur entourage et ressentent rapidement d’étranges envies, désirs et besoins liés à leur hérédité maléfique. Les tieffelins descendants dans leur ensemble d’une grande variété de créatures, il est difficile de dire si deux d’entre eux sont parents. Ainsi, même s’ils sont issus de lignées démoniaques, il se peut très bien que deux tieffelins héritiers de Démons semblables, voire du même Démon spécifique, présentent des aspects très différents.

Les tieffelins ont la même espérance de vie et les mêmes classes d’âges que les Humains.

Histoire

La plupart des tieffelins faerûniens sont issus de lignées qui trouvent leur origine en Mulhorande et à Thay. Les tieffelins mulhorandi descendent de serviteurs ou de manifestations de Seth et de Sebek, tandis que ceux de Thay résultent de flirts avec toutes sortes de démons. Comme c'est le cas pour les aasimars de la Mulhorande, de nombreux tieffelins de ce pays quittent leur ancienne patrie pour rencontrer leur destin sans intervention extérieure. Les tieffelins thayens sont souvent les petits-enfants de puissants magiciens, dont les naissances n'étaient qu'une étape d'un grand projet politique, et mènent généralement des vies d'esclave ou de simples pions au service des deux camps de leur famille (on raconte néanmoins que Névron, le zulkir de l'Invocation, est un tieffelin). Dans un cas comme dans l'autre, les tieffelins de ces deux régions ressemblent en général aux humains de la race de leurs parents et leurs caractéristiques inhumaines sont là pour les distinguer des autres Thayens et Mulhorandi.

L'Unther est réputé pour abriter une population de tieffelins comparable à celle de la Mulhorande, mais il s'agit là d'un malentendu, car le roi-dieu Gilgeam, dément et maléfique, n'engendra aucun enfant, de crainte de voir son trône usurpé par ses propres rejetons. Néanmoins, on estime que Nergal (le dieu uritherite du monde souterrain) aurait conçu au moins un enfant avant d'être abattu pendant la Guerre des Portorques, il y a plus de deux mille ans, et il est donc possible que certains hommes et femmes untherites portent encore l'héritage de cette divinité du Mal. Il est aussi probable que les mages d'Unther soient à la source de quelques tieffelins issus de diables.

Vision du monde

Les tieffelins mènent des vies de bannis. Ils sont craints pour le Mal que perpétue leur hérédité et agissent souvent en adéquation avec cette ascendance, mais apprennent à rester à distance de la population et à dissimuler ce qui les rend si différent. Comme presque tous les planaires, ils sont différents de leurs propres parents et ont rarement grandi dans un environnement baigné d’affection. Les tieffelins sont pleins d’amertume et s’attendent toujours à être rejetés, même par leurs meilleurs amis, ce qui les pousse facilement à mener des vies de criminels, de dépravés et de monstres cruels. Les tieffelins observent les véritables fiélons et autres Extérieurs maléfiques avec un sentiment mêlé de crainte et d’envie. Certains d’entre eux rejettent catégoriquement la corruption qui pollue leur sang pour chercher la lumière. Ils sont peu à réussir dans cette entreprise bien longtemps et glissent bien souvent dans la position confortable qui les place à mi-chemin entre le Bien et le Mal. Mais de toutes les créatures qui œuvrent pour le Bien, les tieffelins d’alignement bon sont probablement ceux qui travaillent le plus durement.

Personnages tieffelins

De nombreux tieffelins se multiclassent à partir du roublard et d'une autre classe, car même le plus talentueux des magiciens tieffelins a de bonnes chances de montrer des dons pour les acrobaties, le crochetage de serrure ou le déplacement furtif. Les tieffelins sont versatiles au point de pouvoir entreprendre n'importe quelle carrière, bien qu'ils fassent de médiocres ensorceleurs.

Société des tieffelins

Dans la mesure où ils peuvent naître dans des circonstances très variées, la plupart des tieffelins arrivent à l’âge adulte sans avoir connu le moindre de leurs congénères. Compte tenu de leur héritage disséminé et de leurs tendances maléfiques, les tieffelins se méfient les uns des autres, même s’ils aimeraient bien, par ailleurs, éprouver un sentiment de parenté toute relative avec l’un des leurs. C’est pourquoi il n’est pas rare de croiser un petit groupe de tieffelins, d’état d’esprit proche, à la tête de quelque guilde de voleurs. Il arrive parfois qu’un tieffelin d’alignement bon parte à la recherche des siens dans l’espoir de les sauver des griffes du Mal ou de la persécution, mais pour la plupart d’entre eux, l’égoïsme est tellement de mise qu’une telle idée ne leur a jamais traversé l’esprit.

Thay est un pays particulier en ce qu’il renferme un bon nombre d’esclaves tieffelins. Un nombre inconnu de lignées de fiélons subsistent à Thay, certaines étant oubliées depuis des générations. Quand un véritable tieffelin émerge d’une lignée en sommeil, la ruée des magiciens rouges qui se battent pour mettre la main sur le rejeton planaire est systématique. Certains magiciens rouges élèvent ces jeunes tieffelins avec d’autres de leurs semblables, que ce soit pour en faire des espions infiltrés au sein des autres maisons, des assassins à leur solde personnelle ou simplement pour servir d’offrande sacrificielle envers quelque divinité du Mal. Il arrive que ces tieffelins développent un sentiment de communauté avec leurs compagnons. S’ils ont de la chance, ils pourront échapper à leurs maîtres vicieux et se disperser aux quatre vents pour éviter toute poursuite. Certains de ces esclaves sèment derrière eux le trouble pour mieux s’évanouir dans la nature, d’autres reviennent tuer leur ancien maître et d’autres encore partent pour ne plus jamais se retourner. C’est ainsi que certains tieffelins disposent de familles très nombreuses, bien qu’ils soient alors en mauvaise posture pour retrouver leurs frères et sœurs d’adoption.

Religion

Les tieffelins n’ont pas de divinité commune à la race, mais il leur arrive de vénérer des Démons, des Diables ou tout être divin que pouvait servir leur ancêtre lui-même dans le cas où il s’agirait d’une divinité. Les tieffelins qui sont nés en dehors des Vieux Empires et de Thay, et tous ceux qui sont partis loin de ces contrées, se tournent en général vers des divinités tutélaires priées dans leur nouveau pays, dont la doctrine se rapproche de leur état d’esprit. Les divinités suivantes sont les protectrices les plus courantes des tieffelins maléfiques, mais elles sont loin d’être les seules.

Beshaba, la " Pucelle de l’Infortune ", a de quoi plaire à de nombreux tieffelins. Cette vicieuse et superbe déesse a elle-même au cours des âges produit quelques lignées de tieffelins, dont beaucoup ont les cheveux blancs et se reconnaissent par leurs ramures en lieu et place des cornes habituelles. Les tieffelins qui vénèrent Beshaba le font parce qu’ils estiment que c’est par manque de chance qu’ils sont tels qu’ils sont et cherchent à léguer cette infortune à d’autres. Bien que Cyric n’ait pas engendré de lignées tieffelines depuis son apothéose, les assassins et les illusionnistes tieffelins révèrent souvent le " Prince des Mensonges ", tout comme ceux dont l’hérédité les conduit à se réjouir des situations conflictuelles et violentes.

Gargauth, le dieu de la corruption, de la trahison et de la cruauté, est connu pour s’être souvent déguisé en inconnu avenant et prévenant, pour se lier avec une brave femme en difficulté et l’abandonner ensuite juste avant qu’elle ne donne naissance à leur enfant au sang mêlé. Ces enfants du Mal ont imité les pratiques de leur père et la lignée de Gargauth a désormais de nombreux représentants à travers Faerûn. Il est vénéré par les tieffelins qui cherchent à anéantir un rival maudit (comme un temple d’alignement bon qui aurait capturé les planaires encore jeunes) et par ceux qui cherchent à acquérir le pouvoir au plus vite.

Étant donné que de nombreux tieffelins se tournent vers l’art du roublard, ils sont nombreux à reconnaître Mask comme leur divinité tutélaire. On ne connaît qu’une lignée tieffeline maskarite, issue de Thesk et connue pour ne jamais se réfléchir dans les miroirs, mais la nature ultra secrète de Mask peut laisser penser qu’il pourrait en exister à peu près partout. Mask est vénéré par les tieffelins voleurs et tous ceux qui doivent œuvrer à la faveur des Ténèbres. On ne connaît aucune progéniture planaire à Shar, mais ceux qui désirent oublier leurs vieilles souffrances et peines se tournent souvent vers elle. Elle adore en particulier mettre ses adeptes tieffelins aux prises avec les serviteurs aasimars de Séluné.

Relations avec les autres races

Les tieffelins traitent la plupart des autres races de la même manière : en les regardant de loin. Ils sont très lents à accorder leur confiance et ont toujours peur de voir leurs amis se transformer subitement en ennemis. Les Aasimars déclenchent généralement une peur ou un dégoût instinctif chez les tieffelins, ce qui rend particulièrement délicate toute tentative de collaboration entre ces deux races.

Les Demi-orques constituent le seul peuple que les tieffelins tolèrent sans problème, car ils restent la seule race de sang mêlé courante qui soit autant tournée en ridicule que les tieffelins. Ce n’est pas pour autant que les tieffelins font davantage confiance aux Demi-orques ; ils ont justes plus de chances de les comprendre.

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